C’est donc dans ce cadre, sous la neige et le vent d’hiver (dont je ne louerais pas ici les soi-disants mérites qui agrandissent le trou de la Secu et engraissent les marchands de mouchoirs) que la famille E et nous-même (votre serviteur, sa moitié et demie... comprenne qui pourra -jeu concours-) avons entrepris de parcourir le Centre-ville de Cambrai.

La petite Clara, fruit des contorsions érotiques des E., en tête, nous nous lançâmes dans la traversée de la galerie marchande où nous échouâmes devant la boutique hyper calorique d’un confiseur. Pendant que papa E. s’offrait les services de quelques hôtesses spécialisées dans les gâteries buccales, nous patientions devant la vitrine sur laquelle la petite Clara (2 ans et demi, des poumons d’acier et un naturel désarmant) criait et tapotant : "Papa ! Des bonbons !".
Après lui avoir fait comprendre que si elle continuait la maréchaussée allait nous chercher querelle, le calme se fit (de toute manière, une manchette, une écharpe... je l’aurais fait taire... brutal, certes, mais efficace... et de toute manière, les enfants cicatrisent vite...). Elle se contenta d’observer attentivement les faits et gestes de son géniteur transformé en poisson évoluant dans un aquarium de sucreries.

Au bout de quelques instants, alors que nous discutions de tout et de rien dans l’espoir que nos lèvres ne soient pas scellées par le froid, ma moitié et demie surprit le regard d’une vendeuse : elle nous fixait d’une façon étrange...ou plus précisément, un point se situant à un mètre du sol... Clara était en train de lécher la vitrine ! La tentation était trop forte, l’appel des bonbons trop irrésistible.
Le regard de Mme E. était un mélange d’amusement, de honte et d’inquiétude : la qualité sanitaire de ladite vitrine semblait douteuse et la vendeuse paraissait composer le numéro de la protection de l’enfance.

Nous nous éloignâmes discrètement... Il va falloir lui apprendre rapidement ce qu’est le "sens figuré" à cette petite...