Elle rencontre un homme assis par terre, avec une petite coupole posée à côté de lui. Il a comme compagnon un gros chat allongé sur un semblant de couverture. La petite fille court caresser le chat, et je réfrène mon "non, Mélanie !". Quel mal fait-elle, après tout ?
Elle caresse le chat avec douceur, et elle bavarde. L’homme est pédagogue, il parle bien, dit les bons mots, et la petite fille apprend que c’est une chatte qui aime l’eau, que si elle veut, il peut lui donner un chat... Mais la maman n’est pas d’accord, alors je mets mon petit grain de sel, et puis j’observe Mélanie argumenter et se demander si le chat peut voyager en avion jusqu’au Québec où elle va déménager bientôt...
Il est temps d’aller à la bibliothèque.
La petite fille inquiète demande s’il sera encore là quand elle repassera... Il lui répond oui. Alors elle rajoute dans toute sa naïveté :
 "Mais après tu vas rentrer dans ta maison" ?
 Réponse sans fierté de l’homme assis par terre, avec un petit regard en coin à mon attention : "j’ai quand même une petite chambre"...
 "Ben oui, tu vas quand même pas dormir sous les ponts !" conclut, rassurée, la petite fille. C’est vrai, pourquoi quelqu’un dormirait dehors alors qu’il existe des maisons bien chaudes et bien accueuillantes ?