Le 2 septembre 2003, par Gidéon Stargrave,
On m’avait déjà décrit cette scène, sans que j’ai jamais pu y assister, mais vu que je doit rester une semaine complète de travail dans cet endroit maudit, je décide de faire une pose quotidienne à neuf heures, pour l’ouverture du supermarché.
Encore sur un de ces chantier de magasin, cette fois-çi c’est au milieu de la galerie marchande d’un supermarché dans la banlieue de Toulouse ; un truc immense ; des caddies partout, une musique pourrie. D’ailleurs ici, la musique ne s’arrête jamais, même la nuit... Y’a personne et y passent quand même de la musique ! C’est peut-être pour les plantes ?
Je passe donc mes journées dans un lieu insupportable. Mais j’ai réussi à trouver une distraction : observer attentivement l’ouverture des rideaux roulants de la grande surface. Ca se passe à neuf heures précises ( même un jour je l’ai raté !). Des grappes de clients viennent s’entasser petit à petit depuis bien vingt minutes avant l’heure fatidique, y’en a bien une cinquantaine à chacune des trois entrées ; plus l’heure approche, plus l’espace entre chaque client/caddie diminue.
Neuf heures moins trois : un vigile approche, sort un énorme trousseau de clefs, regarde sa montre toutes les trente secondes, observe du haut de ses un mètre soixante les consommateurs pressés, se dirige vers le boîtier de commande de l’ouverture du rideau : ça y’est, c’est l’ouverture !
Un rideau métallique de supermarché ça ne s’ouvre pas très vite quand même ! Les clients se précipitent dés qu’un caddie peut passer en hauteur, baissent la tête, menacent d’écraser leurs congénères pas assez rapides ou trop distraits. Et tous les jours c’est pareil. Et tous les jours j’espère qu’il va sa passer quelque chose d’extraordinaire : une course de caddie, une bagarre à qui sera le premier, un client qui s’assomme contre le rideau à moitié ouvert ! mais non, rien.
Et en retournant travailler je me dit que quand même y pourrait avoir quelqu’un de stupide ou de maladroit qui me donnerai de la matière pour écrire une petite anecdote...