Le 13 novembre 2005, par Lézard Vert,
"Dans la vie, eh ben il se passe vraiment plein de trucs mortels", dit un proverbe chinois...
...relevé pour la première fois sur une tablette d’argile datant de la dynastie des Qing (3e siècle av. JC).
J’en veux pour preuve le nombre d’événements de notre vie passée auquel peut nous renvoyer une anodine marche de 200 mètres, le long d’une avenue autrefois fréquemment parcourue.
Hier en fin d’après-midi, il fait gris et déjà presque nuit lorsque je sors de la gare Versailles-Rive gauche, pour attendre l’arrivée de l’ami qui doit me prendre en voiture, pour aller ensuite rejoindre d’autres potes dans les tréfonds des Yvelines. Me voilà donc à faire les cent pas sur l’avenue du Général de Gaulle. J’ai vécu à côté de Versailles pendant 1 an, j’ai passé mon enfance pas très loin et j’ai souvent parcouru cette ville pour divers motifs, travail, amis, études, famille ou loisirs.
Le temps gris, le crépuscule, les beaux bâtiments éclairés, les phares des voitures dans l’air un peu brumeux m’inspirent. En attendant mon vieil ami, je laisse mon imagination voguer.
Là, devant moi, la vieille gare Rive gauche où j’ai dit au revoir à une copine de mon séjour au Togo qui était passée me voir depuis sa Bretagne natale. A côté, le resto tex-mex pas bon où j’avais organisé un dîner avec plusieurs amis, dont une jeune fille de ma fac qui, à l’époque et à mes yeux, transformait par sa seule présence ce restaurant kitsch et trop cher en un vrai Taj Mahal. De l’autre côté de la rue, la gare routière que j’ai fréquemment utilisée pour rentrer de la bibliothèque de Versailles, ou pour prendre des bus aux trajets interminables et tortueux lorsque j’étais pigiste aux Nouvelles de Versailles et aller "couvrir" le gala de telle mini-association à Sèvres, le championnat de tel jeu de société à Chaville, le festival de cinéma documentaire à Sèvres, etc.
C’est fou le nombre de traces que nous laissons derrière nous, même dans les lieux apparemment les plus neutres.