Le 26 septembre 2003, par James,
Ça commence sur la place, à deux pas de chez moi. Je sors mon chien. Une vieille bâtarde qui perd la vue, qui rhumatise... Pour l’amener au canisite, il faut soit traverser la place, soit suivre les caniveaux, ce qui représente un « détour ». J’opte pour le détour tous les matins, parce qu’il arrive que ma vieille chienne ne puisse pas se retenir avant d’être arrivée au canisite.
C’était le matin de la journée sans voiture. Nos citoyens les plus obéissants suivent ce genre de mouvements non-spontannés. Ils reprennent leur véhicule dès le lendemain et souvent, ils l’ont lavé au détergeant la veille.
Pendant que je ballade mon chien, j’en vois un qui passe, justement. Il ne pipe mot devant le type athlétique qui finit de se réveiller en lachant son Rodweiller qui se lache, lui, sur la place... Et profite que nos chemins se croisent pour me houspiller, moi, parce que mon chien s’est arrêté pour uriner dans le caniveau à peine deux mètres avant le canisite. Je le sais, en plus, pourquoi elle s’arrête si près du canisite : Il n’est nettoyé que le lundi, or nous sommes lundi... Une semaine sans tirer la chasse, mettez-vous à la place d’un chien...
Bref, je rétorque, mais devant la mauvaise foi, je suis souvent désarmé. Le type s’enfuit, parce qu’il a pas que ça à foutre de s’occuper de la vie des autres. Il doit emmener ses enfants à l’école à pied parce que c’est la journée sans voiture et que faut bien montrer l’exemple, ce qui n’est pas le cas de tout le monde... Sourd à mes tentatives de justification, il s’éloigne, sa fille se retourne et me tire la langue...
Ce type, sans le savoir, vient de donner le ton de cette journée catastrophe. Sa fillette, celle qui m’a tiré la langue, en fourbe, quand il m’a tourné le dos, elle, je lui réserve un chien de ma chienne.
Je rentre chez moi, vexé. Puis, je m’apprête à rejoindre mon lieu de travail, en bus, comme je le fais depuis le début de ce mois de septembre...
(à suivre)