Le 18 septembre 2003, par James,
Dans l’escalier d’un immeuble familier, puisque c’est celui où je vis. La descente est alerte, la journée sera ensoleillée, je suis de bonne humeur. Je croise mon voisin, un adolescent avec qui j’entretiens de cordiaux rapports. Jusque là, tout va bien.
Le blabla habituel n’y change rien, on sait que malgré nos échanges ultra-conventionnels, quelquechose peut se passer, qu’il suffit d’être patient.
J’arrive le premier en bas, la porte me renvoie l’image d’une jeune fille, une perle noire du Niger, une princesse des mille et une nuits, à la plastique à damner un moine, toute de rouge moulant vétue. J’en fonds.
J’ouvre la porte, elle sourit, je renvoie le sourire, mais inutilement, c’est l’adolescent qu’elle regarde, et pour cause, on lit dans leurs yeux qu’ils ne partagent pas leur air avec les autres quand ils sont réunis.
...
Le soir même, je recroise mon jeune voisin qui rougit, comme une pivoine quand il m’apperçoit.
" C’était ma petite amie ce matin... bredouille-t-il.
Oui, j’ai vu. Elle est très belle. J’imagine qu’elle est très sympa aussi...
Euh... Ouais... "
Mais son regard est fuyant, il le sait qu’elle est plus que ça, mais quelquechose le gêne. Il ne peut pas me le dire. Quoi de plus normal, j’ai le double de son âge et nous ne sommes que voisins.
" C’est pas pour vous, ce genre de fille ! "
Ouch !, me dis-je. Je lui pardonne sa maladresse, c’est une façon de dire que j’ai mon propre bonheur derrière la porte de l’appartement mais tout de même ! Je tente malgré tout de donner le change :
" Oh ! J’ai eu ton âge... et des petites amies... Pourquoi une fille comme elle ne serait pas mon genre ? Quel différence y a-t-il entre nous ? "
" Seize ans, m’sieur ! "
...effectivement... jusque-là, tout allait bien...