Le 18 janvier 2003, par Gigi Pedro,
Il est 1h du mat’. J’ai du mal à dormir, les pensées trop occupées par un présent trop lourd et un futur trop loin.
Alors à force de me retourner dans mon lit, je décide de me relever et d’aller allumer la télé. Peu emballé par le concours d’aérobic sur Eurosport, j’arrête finalement mon zapping interminable sur la chaîne Planète, où un certain Julien, coureur de 400 mètres s’entraîne pour les jeux Olympiques. Les entraînements se suivent, les chronos fondent. On le suit dans sa vie de tous les jours, pas si facile. On se prend à l’aimer ce coureur couleur café, qui donne tout pour sa passion. Et lorsque arrive le jour de la compétition, on a envie de le pousser pour le faire aller encore plus vite, pour qu’il arrive le premier, encore plus haut, encore plus vite, encore plus fort que tous les autres. Et puis la course se finit et Julien est médaille d’argent !!! Il est heureux et tombe dans les bras de celui qui a couru à côté de lui ce 400 mètres en le tenant par la main.
"Mais finalement Julien, toi qui détiens le record de France de ta catégorie, combien de secondes te séparent de Marc Racquil, détenteur du record de France du 400 m ?"
"8 secondes"
8 secondes. C’est le prix de la vue. Car Julien est non-voyant de naissance. Et il est médaille d’argent aux jeux paralympiques. Belle leçon de vie sur Planète à 1h30 du mat’ pour moi qui ai la chance de voir la beauté du monde qui nous entoure. Alors j’ai éteint la télé et je suis allé rejoindre pour quelques heures le pays où Julien vit toute l’année.