Le 12 décembre 2002, par El Castor,
Parfois c’est bon de réaliser ses fantasmes...
Vive le roller. En été, en hiver, c’est le plaisir de la glisse sur les pistes grises de nos villes.
Adepte des roulettes depuis 1995, et ses grèves mémorables, j’ai toujours pris un plaisir intense à me balader et à me déplacer en rollers. Fier devant les filles, méprisant devant les voitures embouchonnées, quoi de plus beau que de voler de rue en rue ?
Avec le temps j’ai appris à bien me débrouiller, et je me suis fait cette réflexion : sur des roulettes, les malfrats en feraient de belles. Aucun flic, qu’il soit à pied ou en camion, ne peut te rattraper... et j’ai rêvé d’une course poursuite facile où la police s’échinerait à vouloir m’attraper, comme à l’école quand on jouait à "l’épervier".
J’ai testé pour vous, et effectivement, on ne vous rattrape pas.
J’avais un rendez-vous chez le coiffeur, fin août, les rues étaient presque désertes. Des flics observaient les voitures passer, pas loin de l’Opéra. Je "grille" un feu, si l’on peut dire, vu que les véhicules à mollet n’ont pas encore d’existence officielle. L’un des flics me balance :"Vous n’avez pas vu le feu ? Arretez-vous !".
Attristé par ce prosélytisme déplacé, et piqué au vif par cette occasion unique, je lui réponds "non ! J’ai rien vu, je suis aveugle ! Et bien cours, maintenant !"
Le flic réfléchit quelques secondes, appelle ses potes, bondit dans son camion, et, toute sirène branchée, se lance à ma poursuite...
Ni une, ni deux, j’accélère et prends la première à droite, rue du Louvre. Vite à ma portée, l’un des sbires me crie "arrête toi !".. je continue de plus belle. Je fonce vers la place Sainte-Victoire, eux veulent faire le tour du pâté de maison. Au milieu de la rue, je pile. C’est le coin de la brigade roller. Faut changer de direction. Retour vers le Sentier, à fond les manettes.
Une minute plus tard, je reprends mon souffle...Les revoilà au bout pas loin dela Bourse. Ils m’aperçoivent, accélèrent. Il est temps de les semer me dis-je, descendons vers les Halles par Montorgueil.
Je tourne dans la rue Quincampois... le revoilà encore...ils m’ont vu ? Non ? Pas d’issue possible par là, et mon coiffeur qui m’attends juste en face !
Je me glisse dans une porte cochère où un jeune couple débutant en roller aussi vient de revenir de ballade.
Essouflé, un peu angoissé, je regarde par l’entrebaillement : rien en vue. Un feu rouge + délit de fuite, ça va chercher dans les combien ? 3000 francs ? 5000 ? Je préfère ne pas y penser. Et puis un petit coup dans l’estomac, à cause de l’énervement, est si vite parti....
Après dix minutes caché là, j’enlève mes skis de ville, enfile un chapeau, et sort nonchallement. Le camion est toujours là-bas, à attendre... M’ont-ils vu ?
J’entre chez mon coiffeur, amusé, rassuré, heureux d’avoir réalisé ce petit fantasme, et surtout de sentir l’eau chaude couler sur ma tête...
bin mon salaud ! on peut dire que tu manques pas d’air je trouve ! !
tu serais pas du genre à foncer sur le trottoir pour voler à l’arrachée une pauvre pervenche et son carnet de contravention ? ! hein ? psychopathe à roulette ! !
Exelent !! Faut les faire courir, ça me donne envie ;) N’hésite pas à recommencer !
"tu serais pas du genre à foncer sur le trottoir pour voler à l’arrachée une pauvre pervenche et son carnet de contravention "
Jp’ense qu’il fume des joins aussi, et que ds un ans il pass a l’héroïnne, puis a la blanche... C sur même...Pffffff
et ben mon post a eu du succès à ce que je vois... Et même chez les premiers concernés.
Pour répondre au premier des sbires qui trouve ça "lamentable". Personnellement, je trouve lamentable qu’on cherche à arrêter quelqu’un "par principe". Parce qu’un roller est passé au rouge, alors que les rues, les trottoirs et les immeubles étaient vides. Légalement, de plus, il n’y avait pas infraction. Car le roller n’a pas d’existence. Il est un piéton. Et en tant que piéton, j’aurais dû rester sur le trottoir. Mais à 20 km/h c’est dangereux pour les autres piétons. Aussi étais-je, seul, sur la chaussée. C’est lamentable ?
Pour le deuxième qui trouve ça "pitoyable", qu’il réserve sa pitié pour les victimes des bavures... Moi ça va. Pas de regrets.
Pour tag zeta : chut, ici, les murs ont des oreilles ;o)
Et pour krooki : non, l’héro, jamais, pas pour moi. Et quand on est défoncé, on roule mal, les yeux troubles.... faut faire gaffe, on risque de brûler un feu rouge.
Enfin les roulettes pour moi, c’est du passé, hélas. J’ai changé de région, et aujourd’hui, il faudrait qu’ils me poursuivent en surf. Mais bon, ya pas encore de feux rouges sur l’océan
;o) Bonne glisse à tous et à bientôt.