Le 30 décembre 2002, par Lézard Vert,
Je suis en train de penser à un sketch des "Deux minutes du peuple", dans lequel Roger, un employé de bureau très maladroit et timide, essaie d’aborder sa collègue Caroline...
Il répète sa phrase dans sa tête, jusqu’à en avoir le tournis : "Caroline, depuis le temps que je te dis bonjour dans le couloir, je me suis dit, je la déteste pas et si ça la dérange pas je vais l’appeler...". Il est au bord du craquage nerveux, il s’embrouille, quand soudain la fille décroche : "Caroline, depuis le temps que je déteste dans le couloir, je me suis dit, je te dis pas bonjour et je vais t’appeler Roger." Résultat mitigé.
Ca me fait bien rire, mais ce n’est pas vraiment fait pour me rassurer. Je me suis déjà tapé un long trajet en bus, pour venir jusqu’à la ville où ma propre Caroline* travaille et passer "par hasard" devant sa boutique. Je me rapproche de la rue où se trouve le magasin... Houla, je ne suis guère plus détendu que Roger. Allez, je vais faire une petite marche pour me détendre, et après, j’irai lui dire bonjour. Bonne idée, tiens ! J’allume une clope, ralentis le pas et passe une première fois devant la boutique en question (mais de l’autre côté de la rue). Je marche jusqu’au bout de la rue, où se trouve un parc agréable, où je marche quelques instants. Je hume le grand air. Bon, allez, maintenant j’y vais...
C’est plus fort que moi, je me sens forcé de préparer mon speech, de réviser les petites phrases que je vais lancer d’un air détendu. "Salut, je passais dans le coin, pour rendre visite à un pote..." - "Salut, je ne te dérange pas ?" - "Salut, je viens à notre petit rendez-vous du lundi après-midi..." (car j’étais déjà passé la semaine d’avant) Gnnn... non, ça ne va pas tout ça. Et puis pourquoi me prendre la gueule ? Ca viendra tout seul, une fois que je serai entré dans le magasin. Ah, le magasin justement, est-il encore loin ? C’est là ! Ha non, pas encore, en fait c’est après le prochain croisement. Restons calme. Respirons tranquillement. Pas de problème. J’en ai vu d’autres. Allez, allez, courage. Bon, qu’est-ce que je vais dire déjà ? Argh ! Voilà sa boutique. Déjà ? Je me "signe" intérieurement et j’entre.
Curieusement, d’être rentré, je me sens déjà plus calme. Mais je trouve qu’il y a peu d’animation. Les caisses sont vides, j’aperçois juste la patronne et une employée au fond du magasin. Je vais les voir, d’une démarche que j’aimerais que mes futurs biographes qualifient "d’assurée et détendue".
"Bonjour ?"
"Bonjour, [Caroline*] ne travaille pas aujourd’hui, par hasard ?" (voix pas très sûre)
"Non, je crois pas qu’elle travaille de la semaine. Enfin si... mais je sais pas du tout quel jour."
Grrrr...
un grand moment d’adrénaline...je connais ca... !!**
et quand elle me propose de lui servir un verre (de jus d’orange)...j’appuie trop sur la tetrabrik...et oups, je lui asperge la main. gulp ;>°°...Euh... (glp), hum... salut ! Euh... comment ça va ?
Oh, très joli coup !
Enfin, pas pire que la fois où, dans un autre magasin, j’ai fait pendant une demi-heure des photocopies dont je n’avais pas besoin, en attendant qu’une certaine demoiselle m’aperçoive et que je puisse lui parler. :-)))
ah d’accord.
Et donc finalement elle vient te voir pour enfin te parler !!!
"S’il vous plait, je pourrais utiliser la machine ? Je vous regarde, ça fait 1/2 heure que vous photocopiez le bottin"
;>)))
(tiens, je ne l’avais pas vu ce message)
8-)) Oui, ça aurait bien fait mal ça.
Mais c’était plus compliqué que ça : elle était employée dudit magasin, mais elle était assise au fond, derrière le comptoir, me tournant le dos.
Allez... par élimination, on finira bien par trouver la méthode parfaite ! ;-)
Si vous avez vu le petites annonces d’elie, vous penserez en voyant ces interventions aux sketches "puceau nous sommes, puceaux nous resterons en t’attendant, mon chaton" allez les gars perseverez !
:->
Mon cher petit Lézard Vert ... Dans ma tribu, on a coutume de dire qu’il faut que tu fasses partie du paysage de la Demoiselle avant de pouvoir esperer aller plus loin ; il parait que si ton visage Lui est familier, ça La rassure. Une fois que tu est sûr qu’Elle a capté tes "bonjours", tes sourires francs et courtois, et que tu vois dans Ses yeux qu’Elle te reconnait désormais (parfois ce moment n’arrive jamais), alors le moment est venu d’instaurer une sorte de complicité, à l’aide d’un peu d’imagination, souvent basée sur des sujets simple comme (exemples en vrac) :
La plaindre pour son travail harrassant.
Une petite pointe d’humour.
Un délicat compliment.
Si Elle rosit, et entre dans le jeu et qu’Elle n’accueille pas froidement ta tentative de création de lien social, alors c’est mort. Si Elle rebondit sur tes propos et qu’Elle rit ... invite Là à boire un verre ou prends le temps de discuter plsu avant. Si jamais Elle n’offre qu’un accueil "bien mais pas top", alors renouvèle les étapes suivantes.
C’est pas passé pour ta Caroline, Fafounet, mais tu en as plein d’autres qui soupirent après toi (Mrs S, Mrs L, Mrs J, Mrs B, Mrs D ...).
Tcho ! Bib’s