Le 14 février 2006, par U-go girl,
Dans tous les petits villages, il y a "l’homme aux chiens". Vous le connaissez, ses chiens (car il y en a toujours plusieurs) sont sales, agressifs et pleins de puces. On se dit souvent qu’on va se plaindre au maire, faire quelque chose, mais au bout du compte, rien ne se passe, et l’homme aux chiens continue de faire sa loi.
Saint-Armel est un tout petit village breton, perdu dans le golfe du Morbihan (pour ceux qui ne savent pas où c’est : Exactement à mi-chemin de Nantes et de Brest). Mes parents ont toujours eu une maison là-bas, et depuis ma naissance, j’y passe chaque année une bonne partie de mes vacances. C’était donc l’été 2003. Je venais d’achever une tournée épuisante (je suis comédien), et avec mon amie Cécile, régisseuse du spectacle, nous avions profité de ce que la dite tournée s’était terminée en Bretagne pour se payer quelques jours de bronzette et de farniente bien mérités.
Chaque soir, ou presque, nous allions faire une ballade digestive sur la petite route qui bordait la plage. C’est une petite route sympatique, dont l’un des charmes principaux est d’être totalement dépourvue de lampadaire . Le soir, donc, elle offre à la fois une très jolie vue sur le golfe, et, la plupart du temps, une voûte étoilée comme on ne peut qu’en rêver à Paris.
C’est au bout de cette route que se situe la maison de l’homme aux chiens.
Chaque soir, donc, en passant devant sa cabane en tôles pourries, nous entendions ses molosses se débattre dans leurs lourdes chaînes, en aboyant plus fort qu’un troupeau de zombies dans un film de Carpenter.
Chaque soir également, j’avais pour Cécile quelques paroles rassurantes, du type "T’inquiètes, ils sont attachés", ou "mais il leur donne jamais rien à bouffer, à ses clébards, pour qu’ils gueulent comme ça ?".
Ce soir là, alors que nous savourions particulièrement notre promenade car Cécile partait le lendemain, tout s’est déroulé comme d’habitude...à l’aller.
Au retour, alors que j’observais avec plaisir l’absence de lune qui nous faisait presque tâtonner pour trouver notre chemin, nous fûmes frappés tous deux par le fait que cette fois, un des chiens ne se contentait pas d’aboyer en se débattant, mais que ses aboiements semblaient se rapprocher très rapidement, jusqu’à ce qu’une forme massive et plus noire encore que la nuit autour, ne déboule à tout allure vers nous, tel un rugbyman néo-zélandais lancé vers l’essai.
Ce n’était pas un petit chien. Pas du tout. Et même si nous ne pouvions pas le distinguer précisément, la tonalité de ses aboiements nous indiquait tout ce que nous avions besoin de savoir sur sa taille et ses intentions.
Dans ces cas là, on ne réfléchit pas, on court. Ce qui n’est pas forcément la meilleure solution, quand on sait que la maison était au moins à 500 mètres, et que généralement, un chien, ça court plus vite que toi...
Je le sentais se rapprocher beaucoup trop vite derrière moi lorsque Cécile a eu un réflexe qui nous a sauvé au moins les mollets : Elle s’est retournée net, et a lâché un hurlement incroyable. Un cri profond, viscéral, même, que j’ai senti, l’image n’est pas trop forte, déchirer la nuit. Je garderais toujours cette image de cet énorme chien noir qui s’arrête net, nous observe un instant, puis se retourne et rentre chez lui en trottinant, la queue basse, et avec de petits gémissements..."kaï, kaï, kaï".
Ho la la... Voilà le genre d’histoire qui m’aurait traumatisé ! Je ne supporte pas les chiens agressifs, ça me terrifie. :-o
;-) Ton amie a eu un réflexe excellent. Il paraît que ça marche parfois aussi avec les requins (mais c’est moins pratique de crier sous l’eau). Bon à savoir. :-D
Bon rétablissement. :-)
Ce commentaire n’a rien à voir avec l’article, sinon qu’il porte également sur une situation dangereuse, trop courte pour constituer une anecdote :
"L’aventure du vendredi soir - Ou comment allumer une clope lorsqu’on n’a pas de briquet ou d’allumettes chez soi"
En l’occurrence, constatant que la pochette d’allumettes, dénichée avec un (éphémère) bonheur au fond d’un placard, était dotée d’un grattoir inefficace, je n’ai eu d’autre solution que d’essayer d’allumer ma cigarette... avec mes plaques de cuisson - qui sont électriques et non au gaz. Ca marche, mais je ne le recommande pas en fin de soirée. Déjà, ça chauffe beaucoup le visage. Ensuite, le risque de glisser et de s’écraser la gueule sur une plaque chauffée à 215°C est un peu trop grand. :o) - :-D