Le 24 août 2004, par Lézard Vert,
Nong Khai est une petite ville du Nord-Est de la Thaïlande accoudée au Mékong. Elle aurait donc pu s’appeler Nong Khai sur Mékong.
Voire Nong Khai sur Mère, puisque "Mae Khong" signifie "le fleuve mère".
La scène se passe au mois de juillet, au début de la saison des pluies. A cette période de l’année, on peut trouver à Nong Khai un fleuve, gonflé par les averses. Des moustiques, voraces, toniques et qui peuvent se reproduire comme des bêtes, vu qu’ils savent qu’ils ne manqueront pas de flaques d’eau sale ou de rivages marécageux pour pondre leurs oeufs.
Ainsi que diverses choses superbement belles et banalement visitables, mais vous savez aussi bien que moi que nous ne sommes pas là pour en parler.
Il y a aussi des touristes, perdus aux fins fonds d’un territoire étranger et tropical et qui, parfois, tombent malades. Cela peut être une sinécure, une diarrhée, un rhume, une petite angine. Mais prudence est mère de sûreté, les voyages forment la jeunesse, un tiens vaut mieux que deux tu l’auras et l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Voilà donc votre serviteur qui part pour l’hôpital de Nong Khai. Pour découvrir avec surprise qu’il s’agit d’un établissement imposant et moderne. Le hall fourmille d’activité. Des gens l’accueillent, qui compensent leur faible anglophonité par de l’attention et de la gentillesse.
Papiers qui se remplissent. Chaises où l’on s’asseoit. Aiguilles de pendule qui tournent. Pouls que l’on palpe, tension que l’on tâte, questions que l’on pose, diagnostic que l’on établit. Chaises où l’on s’asseoit, à nouveau. Menue monnaie que l’on débourse. Médicaments que l’on va retirer.
Une jeune infirmière me tend trois sachets en plastique, étiquetés, contenant exactement le nombre de cachets nécessaires pour la durée du traitement. Alors ça, c’est l’antibiotique : prenez-le bien jusqu’à la fin. Ca c’est l’antihistaminique : ça impressionne des mots compliqués, hein ? Ca, c’est le paracétamol : en cas de douleur et de... Elle demande à sa collègue un mot d’anglais. Puis reprend : "... if running nose !" Puis, frappée par cette expression étrange que ces Occidentaux anglophones la forcent à employer, elle éclate d’un joli rire aigu de souris.
Lapinot est mort... c’est horrible !
Ca n’a pas de rapport avec l’article, mais je le dis parce que je l’ai appris aujourd’hui. Je suis sous le choc.