
"Mmmm... Oh... Hmph, grmm. Bon. Hompf. Allez... D’accord.

Ouuuuiiiiiii !

Je vais vous raconter les aventures des Sept Moustiquaires volantes !

Oooooh !

Il y a bien longtemps de ça, voyez-vous, quand j’étais jeune, et très naïf, j’ai voyagé dans un pays d’Afrique avec plein d’autres jeunes, pour aller faire
de l’humanitaire. Vous allez voir pourquoi j’ai dit que j’étais naïf. C’est important.

...

Là-bas, il y a énormément de moustiques. Ce sont des moustiques méchants : quand ils vous piquent, ils vous transmettent une
maladie.

Baaaaaaah...

Et bien, pour se protéger contre ces dangereux moustiques, qui ne piquent que la nuit, il fallait couvrir nos lits de ce que l’on appelle des
moustiquaires. Ce sont de grands tissus transparents, à travers lesquels les moustiques ne peuvent pas passer ! Normalement, nous devions en recevoir dès notre arrivée, les gens qui nous logeaient nous l’avaient assuré. Mais les jours passaient, nous avions payé nos moustiquaires et ils ne nous donnaient toujours rien. Nous étions quelques-uns à en avoir déjà une, dont moi, car je la partageais avec l’occupante du lit d’à côté, car elle était prévoyante et moi opportuniste.

Moi aussi, je veux être portuniste quand je serai grand !

De nuit en nuit, ceux qui n’avaient pas de moustiquaire se faisaient de plus en plus piquer. Ils s’inquiétaient, ils s’énervaient ! Nous avons donc décidé d’acheter nous-même des moustiquaires. Nous sommes allés au marché, avec un de nos hôtes, plus compréhensif que les autres, et nous avons acheté douze moustiquaires. Deux d’entre nous avaient avancé l’argent, dont moi, car j’étais naïf.

...

Mais deux ou trois jours après, après que nous ayons revendu toutes ces moustiquaires à ceux du groupe qui en avaient besoin, le premier lot de moustiquaires est arrivé ! Comme c’était moi qui m’occupais de ces histoires, je les ai prises dans ma chambre. D’autres jeunes, un deuxième groupe, est arrivé de France à ce moment, presque tous munis de moustiquaires, car nous les avions avertis par téléphone.

...

La suite du séjour s’est passée ainsi, j’ai gardé dans ma chambre un stock de moustiquaires inutiles, dans un grand sac poubelle noir fermé par du scotch marron.

...

Le jour où nous devions repartir, j’ai perdu l’un de mes sacs de voyage ! Il s’est égaré dans l’aéroport. J’ai perdu mes pellicules photos, mes cassettes de musique achetées sur place, des vêtements reçus en cadeau et plein d’adresses de gens. Mais mon autre sac m’a suivi jusqu’en France, dans un avion. Et devinez quoi ?

...

Il était plein de linge sale, et de sept moustiquaires."