Le 17 janvier 2003, par Lézard Vert,
10h : Ce groupe de jeunes est sympathique, mais je ne peux pas trop traîner : une journée de travail m’attend. Je finis ma tasse de café et je m’en vais.
10h30 : J’arrive dans un bureau de la CNUCED, l’agence de développement économique de l’ONU, où je note sur un bout de papier une série de chiffres qui m’intéressent. Je photocopie également quelques courbes et graphiques sur la production minérale de tel et tel pays. 12h : Un peu plus tard, sans l’avoir vraiment prévu, je déboule dans un lieu qui se trouve être l’agence "Chine nouvelle", l’agence d’information officielle chinoise. Je dois me taper des discours convenus, une propagande inlassable qui décrit un monde merveilleux. Mais ça me lasse vite et je range mes affaires. Direction ailleurs. Je sais ce que je cherche, et je sais à peu près dans quelle direction ça se trouve.
13h : Comme je fatigue un peu, je profite d’un lieu un peu calme et vide pour prendre ma pause déjeuner. Café expresso. Revigoré, je reprends mes pérégrinations. 14h45 : Quelques instants avant d’atteindre ma destination suivante, je croise par hasard un groupe d’anarcho-gauchistes qui débattent de la politique pétrolière américaine. Je note quelques idées intéressantes, sans leur demander leur avis. J’y repenserai, plus tard dans l’après-midi, en rencontrant cet autre groupe de bavards impénitents, anti-américains, anti-islamistes, mais aux idées par ailleurs franchement réactionnaires. Des mélanges improbables, qui ne peuvent se produire que dans l’endroit où je me trouve. Avant cela, c’est dans la salle de rédaction d’un quotidien malien que je suis allé quérir quelques nouvelles. 17h : Non loin de là, ce n’est pas un journaliste mais un homme du "grand public", fort instruit par ailleurs, qui m’a accueilli chez lui un petit moment, pour me parler de son Amérique Latine natale.
Tout cela, en restant assis dans un fauteuil. A deux mètres de mon lit. En me créant, au fil des heures, des crampes et un sentiment de lassitude horripilants. L’Internet est une invention magique. Mais je préfèrerais un vrai boulot, ou un vrai voyage.
Ca m’est arrivé de passer plusieurs heures a discuter en ligne avec des gens- que je connais ou pas- et de ressentir un grand vide une fois l’écran éteint, tout seul comme un con dans mon appart... tres bizarre, comme tu dis une espèce de lassitude intangible...
bon, là quand même, tu fais des recherches intéressantes...
essaie donc d’en parler "en vrai" avec ta boulangere... ca sera du tangible, mais ptète pas aussi pointu qd même ! ;>))