Le 5 mars 2003, par Lézard Vert,
Vu d’un hélicoptère, le parc naturel de Khao Yai est une immense étendue de jungle. Grande comme la moitié d’un département français. Des collines escarpées, couvertes d’une végétation riche, dense et uniforme...
...maintenant, sautons de l’hélicoptère et faisons un grand zoom.
C’est un jour de l’été 2000. Nos sacs sur le dos, nous quittons la rangée de petits snacks-bars installés à l’usage des randonneurs. J’ai déplié le bout de papier que la jeune vendeuse m’avait fourré dans la main. D’un côté, quelques caractères thaïs ; de l’autre, dans notre alphabet : "I love you". Le choc est intense. Mais déjà nous nous éloignons. Auto-stop au bord de la piste. Rapidement, un monospace s’arrête. Toute une famille, dont un jeune homme très aimable et bavard, qui nous parle de lui et nous questionne beaucoup. Quand nous avons fini de descendre les collines, il nous offre des bouteilles d’eau. Remerciements et au revoirs ; nous descendons. Nous allons attendre, devant les portes du parc, un transport public pour le village d’à côté.
Longue attente inutile. Des paysans vaquent à leurs occupations. D’autres voitures sortent du parc, au fil des minutes et des heures. Finalement, grâce à l’aide d’un des gardes, un pick-up nous embarque. Nous montons à l’arrière. Il fait nuit et il y a les dernières gouttes d’une averse. Je m’installe sans trop m’interroger. Ici, tout va parfois si vite qu’il n’y a rien à faire, sinon suivre le tourbillon qui nous prend. Le pick-up démarre et fonce. Le vent nous glace et nous siffle dans les oreilles. Nous avons dix fois l’occasion de mourir. Mais qu’est-ce que c’est bon !
Arrivée à la ville. Marche vers la gare, à l’instinct, au pif, étourdis par le flot des événements et par la magie de ce pays.
A la gare : un enfant se penche sur mon journal de bord, écrit dans des caractères qui lui semblent étranges. Je lui tends. Il sourit, ravi.
Ici, il y a du monde, partout, tout le temps. Ici la vie bouillonnne.