Le 2 mars 2003, par Lézard Vert,
J’adore le voyage et la route. Paradoxalement, conduire m’angoisse. J’ai toujours peur de faire une bêtise quelconque, qui me vaudra une engueulade avec un beauf de base ou des réparations au coût incalculable.
Dimanche en fin d’après-midi, dans les rues de Versailles. Il fait presque nuit et il y a pas mal de trafic. Je décide de changer d’itinéraire, me rendant compte que celui que j’ai choisi sera sûrement plus long. Je quitte le boulevard pour revenir en arrière par une ruelle. Comme la plus grande partie de la "cité royale", ce quartier est fait de rues étroites, aux trottoirs pavés, bordées de vieux immeubles.
J’aperçois rapidement, au bout de la rue, un camion de pompiers qui bloque la voie, les gyrophares en marche. Aïe ! Je vais me trouver bloqué. Heureusement, avant d’en arriver là, il y a une rue transversale, également étroite, d’autant plus que ses trottoirs sont garnis des voitures des riverains. Petit plaisir supplémentaire : elle est à sens interdit. L’automobiliste qui roule devant moi trouve la solution : il s’y engage en marche arrière et la remonte entièrement de cette façon, afin de sortir du piège. Je fais comme lui, pas très sûr de moi. Il me faut plusieurs essais, car j’ai l’impression que ma petite bagnole prend un malin plaisir à dévier vers la droite, vers les voitures en stationnement.
Finalement, je réussis à prendre une trajectoire assez droite. Assez stressé, je recule jusqu’à un autre croisement, qui doit me permettre de sortir de ce traquenard. Derrière moi, une voiture est forcée de reculer pour me laisser prendre le virage. Je sais que je vais déranger, mais bon, je n’ai pas le choix monsieur ! Je mets mes warnings, recule jusqu’à pouvoir tourner, puis en tournant, j’ouvre ma vitre pour parler au conducteur. Après tout, dans les situations de crise il faut s’entraider ! Je veux lui dire qu’il ne pourra pas passer, car la rue est bloquée après le prochain virage.
Au moment où la voiture parvient à passer derrière moi, c’est le mec assis sur le siège passager qui ouvre également sa vitre... pour y glisser son bras et me faire un doigt. Puis la caisse s’éloigne. Un doigt, comme ça, hop, machinalement. Tu m’as fait perdre 30 secondes de mon temps, je te réponds par ce petit geste qui signifie : "Va te faire e...". Je suis énervé. Dégoûté.