Première partie des 67 micro-nouvelles écrites pour un site collectif et dont le principe était d’écrire de courtes anecdotes, dont on avait été l’acteur direct, indirect ou le témoin… Le projet, que j’animais, a duré de 2002 à 2008. Voici mes anecdotes regroupées en trois billets de blog. Une archive est aussi disponible avec tous les auteurs (mais moyennement fonctionnelle). Originellement publié en août 2009
Le retour de la pochette maudite
Le 27 septembre 2006, par gabzéta, Lyon
J’ai un problème avec les petits sacs en bandoulière dans lesquels je mets tous mes papiers, je le sais maintenant : c’est à la limite de la malédiction. Après l’affaire du « fossé », j’ai vraiment eu des doutes. Après la tournée des bars où je l’ai oublié dans chaque rade, je me suis dit : « maudit ! maudit ! » Mais, j’ai désormais un tout nouveau sac que l’on m’a offert et il est cool ! Pourtant, hier, aux environ de minuit et demi…
je rentre chez moi au terme d’une sympathique soirée jeux de cartes chez des potes de potes qui sont en coloc. Oh, la conduite est fastidieuse, je suis bien fatigué mais finalement, j’arrive en bas de ma rue, et je trouve même une place disponible dans la contre-allée, là ou il n’y a pas encore de voiture brûlée.
Je sors… Et là : le flash ! tout me revient en une fraction de seconde ! l’arrivée à l’appart en début de soirée avec mes deux sacs de jeux et ma pochette. Le départ, avec mes deux sacs de jeux sans ma pochette… pitain : mes clés, mes papiers, mon téléphone ! Au fait, il était dans quelle rue cet appart ? et ils s’appelaient comment les gars chez qui j’étais ? Et meeerde…
Bon, pas de panique, de toute façon, je n’ai pas le choix : c’est reparti pour la Croix-Rousse en voiture. Arrivé là-haut, je tente de rassembler mes instincts de pisteurs pour retrouver la rue dans laquelle nous étions ce soir… OUI ! Bravo. Heureusement, c’est au rez-de-chaussée, et même dans le noir, je reconnais à travers les rideaux… Par contre, oui c’est dans le noir… Ils dorment tous déjà là-dedans… Au premier, une fenêtre est entrouverte… Une authentique idée géniale jaillit alors de mon cerveau : je prends des petits cailloux que je jette doucement contre la fenêtre. Épreuve : en fait, c’est pas facile de jeter des cailloux doucement contre une vitre… Et pas trop doucement non plus, sinon ça sert à rien… Pff Ça réagit pas et de toute façon, je sais même pas si c’est la bonne fenêtre…
Tant pis, solution radicale : je vais sonner chez le pote qui m’a emmené chez eux ce soir là. Heureusement, il n’habite pas loin et en plus il a un interphone qui donne direct sur la rue (ca devient rare).
je sonne j’attends
Rien. Normal… Après tout, il doit dormir ce con.
Je sonne je sonne j’attends
je sonne je sonne je sonne je sonne j’attends
ah ! ça y est. Bon, eh ! eh ! Désolé de te réveiller, vieux… je lui raconte ma lamentable aventure et il me donne un indice précieux : le code d’entrée de l’appartement ! Il va aussi les appeler, là, maintenant !
Ok ça s’arrange. Je retourne à l’appartement en question : c’est toujours dans le noir… Merde qu’est-ce que je fais… Bon je rentre dans le hall… Allez, je sonne. J’en ai marre, je suis fatigué, je veux mon sac, je veux dormir… La porte s’ouvre ! Je m’excuse platement devant le monsieur aux yeux gonflés de sommeil et je cherche ma pochette dans le salon… Mais elle est où bordel !?!
Aurais-je halluciné depuis le début ?
Aurais-je-mal-regardé-dans-ma-voiture-par-exemple ?? Aaaaarg !!
Ah non ! ouf. Victoire, la voilà, !!
Plates et re-plates excuse au monsieur qui dort debout à côté de moi et boum, c’est parti pour rentrer à la maison.
Que d’émotions ! C’est qu’il est quasi 2h du matin maintenant… J’ai plus sommeil, j’ai faim.