22 anecdotes époustouflantes

Sardines & chemin de fer

Le 12 janvier 2004, par gabzéta, Bologna – Italia

Nous sommes entièrement dans le noir. Seul rougeoie le bout de cigarette du type allongé sur le sol, à quelques mètres de moi. Il ne bouge pas et moi non plus, j’épie chaque mouvement dans l’obscurité.

Soudain, l’ensemble du couloir se trouve inondé d’une lumière blanche. Des hommes et des femmes sont là, assis et debout, tous coincés dans les deux mètres qui séparent les fenêtres des compartiments. Dans ces derniers, les gens sont tout aussi entassés, mais ils ont au moins l’avantage d’être sur des fauteuils pour passer quelques heures a dormir… Il est 4/5h du matin.

Qui aurait cru que la moitié de l’Italie allait décider de rentrer de vacances en pleine nuit ? Et dans le même train que nous… Balèze !

Il y a tellement de monde qu’on arrive même pas a rentrer dans un wagon, il faut essayer plein de portes puis se décider à forcer le passage. Ensuite on fait comme tout le monde : on s’installe par terre dans le couloir, là où on peut (par exemple pour nous c’est en face de la poubelle). Ensuite, on maudit les pénibles qui osent s’aventurer dans le couloir (pour aller pisser, ce genre d’idées stupides) et qui obligent tout le monde à se déplier. Éventuellement on essaye de s’endormir en regardant ronfler les heureux propriétaires d’un siège en compartiment.

En plus c’est le genre de train à s’arrêter à toutes les gares de campagne et à chaque fois c’est le même cirque.

Ceci dit, une place se libère dans le compartiment face à nous : Miss O. s’y installe prestement tandis que j’occupe désormais un des deux seuls strapontins du couloir. Quand son « propriétaire » revient des toilettes, sympa, il ne bronche pas, il s’allonge carrément par terre, s’allume sa quatrième clope et s’endort à mes pieds.

Je le regarde comme ça pendant deux heures en somnolant : c’est cyclique, le type s’endort avec sa clope se consumant doucement, puis se réveille quand elle commence à lui brûler la main. Il en rallume alors une autre, se rallonge et se rendort illico presto.

Moi je m’endors juste au moment où un type se penche vers moi et me demande un truc en italien (du genre : on est arrivé à Milan ??). je lui dit non, mais il s’obstine à penser que si, et il veut passer avec ses grosses valises… Têtu le gars ! Il réussi même à enjamber l’homme allongé dans la pénombre sans le réveiller !

Ceci dit, il a raison, on est arrivé… Il est six heures du mat’, maintenant on doit prendre le métro en vitesse pour attraper le bus qui nous ramène en France… La fin des vacances approche. Je vais pouvoir dormir.

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