22 anecdotes époustouflantes

Une nuit dans le congélateur

Le 7 janvier 2004, par gabzéta, Milano – Italia

Tout devait se goupiller à merveille : le bus arrive a Milan à 21h30, on prend le métro dans la foulée et embarque en train pour Bologne dans l’heure qui suit ! Mais l’hiver est parfois traitre et vil quand il s’agit de traverser les Alpes en bus…

Une tempête de neige et deux heures plus tard, à la gare, le dernier train est parti… Misère !

 « Le prochain est à 6h du matin, mais si vous prenez un ticket vous pouvez rester dans la gare, elle ferme à minuit » nous explique la Polizia… (Heureusement qu’il y a mademoiselle O pour la traduction…)

On se dit que l’on va rester dans la salle d’attente après tout, Il n’y fait pas froid, comparé au reste de la gare, un vrai congélateur à l’architecture fasciste avec courants d’air intégrés.

Dans la salle (même époque, mais sans courants d’air), on commence à squatter un banc entier et se mettre à l’aise. La polizia contrôle tout le monde et vire ceux qui n’ont pas de billet. Une fois que tous ces parasites ont été chassés, ils nous annoncent, à nous les honnêtes citoyens, que la salle d’attente va fermer pour la nuit. Stupeur et damnation ! Je vois tout le monde devant moi prendre ses affaires sans dire un mot et quitter la salle pour retourner dans le congélateur ! Vision étrange d’une trentaine de personnes, tous âges, nationalités et milieux sociaux confondus, s’éparpillant lentement dans un immense hall vide, cherchant en vain un recoin moins glacé que les autres.

On en est quitte pour six heures d’attente… Après avoir fait trois fois le tour de la gare avec notre chariot, on trouve un train qui doit rester à quai toute la nuit (en théorie). On évite la police (nombreuse), les cheminots, puis on grimpe dans un compartiment ! Ahhh, le froid est déjà plus supportable… Mais pourquoi les autres ne font pas ça… Peut-être que c’est interdit ? Et si le train part ? Le temps passe… A un moment, toutes les lumières s’allument d’un coup et on entend parler Italien à côté. Un technicien de surface surgit dans le compartiment et nous baragouine un truc pas clair (il nous prend pour des russes apparemment). Mais il nous laisse rapidement tranquilles et à la gentillesse d’éteindre la lumière en sortant…

Quatre heures plus tard, la gare et la salle d’attente rouvrent. Attroupement de zombies à la mine défaite devant la porte. Un petit fonctionnaire zélé contrôle longuement les billets de chacun et vire les sans abri qui ont tentés de s’infiltrer parmi les Hommes. On est trop pressés de rentrer au chaud pour lui cracher toute la haine que l’on éprouve pour lui et sa gare de merde, mais on le pense très fort.

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