Troisième partie des 67 micro-nouvelles écrites pour un site collectif et dont le principe était d’écrire de courtes anecdotes, dont on avait été l’acteur direct, indirect ou le témoin… Le projet, que j’animais, a duré de 2002 à 2008. Voici mes anecdotes regroupées en trois billets de blog. Une archive est aussi disponible avec tous les auteurs (mais moyennement fonctionnelle). Originellement publié en août 2009
Carboniser une livre de patates en 10 minutes (ou plus)
Le 20 février 2003, par gabzéta, Lyon
Entre ceux qui laissent le café sur le feu, ceux qui ratent le riz avec un autocuiseur ou ceux qui transforment les pates en ciment : en cuisine, c’est chacun sa spécialité, chacun son petit secret de fabrication.
Moi, j’ai personnellement réussi un grand coup la semaine dernière.
Il est 14 heures et j’ai très faim, je travaille devant l’ordi depuis plusieurs heures. Je me décide pour des patates sautées… C’est un peu long, mais ca vaut le coup, avec une petite côte de porc grillée à la poelle…
Je les épluche et les découpe patiemment, puis les plonge un court moment dans l’eau bouillante. J’en profite pour faire la vaisselle, c’est carré, organisé, minuté. A la fin de la vaisselle elles sont prêtes à passer à la poelle. La friture, c’est sympa, mais c’est mieux avec la fenêtre ouverte… Bon il fait trop froid, alors je ferme plutôt la porte et passe au salon.
Tout est en place…
Une fraction de seconde durant, une petite voix me dit… « Méfies-toi… Porte fermée : sons étouffés ! »
Mais je suis déja devant l’ordinateur, du genre sur un truc passionnant…
Tout a été fait dans les règles de l’art ! C’est pourquoi Lorsque je retourne à la cuisine c’est l’apocalypse intergalactique, l’asphyxie totale, la mort atroce d’une poelle téfal et d’une livre de patates horriblement torturées…
Pour être sûr d’avoir bien compris la leçon et puis j’ai vachement envie de patates sautées, je recommence à l’étape zéro, mais avec la fenêtre ouverte cette fois, parce que ca pue vraiment le charbon…
Au moment de retourner à nouveau sur l’ordinateur, la petite voix revient et me demande si je sais retenir une leçon ou si je suis vraiment stupide… Mais je vous rassure : la deuxième fournée était quand même un peu moins brulée !! En tout cas je l’ai mangée pour me punir.
Post-Scriptum : J’ai persévéré et le lendemain, j’ai réussi à ressortir de la cocotte minute tout un tas de carottes bien cramées dehors et liquéfiées dedans. Tout un art.