Un quart de seconde de poésie

Le 19 décembre 2002, par gabzéta, Lyon

Boum ! crac ! Tout le monde debout ! Il est dimanche, 9h30 et l’homme Akha vient déménager son appart. Il me réveille, c’est normal, j’ai dormi chez lui, il y avait une petite fête dans le quartier. Bon il est pressé, alors, un café à l’arrach’ et c’est parti pour tout vider. On est que trois, un peu léger, mais bon.

Après une bonne heure à monter et descendre les escaliers avec les cartons… Beuh, j’y vois plus très clair (faut dire que je n’ai pas mes lunettes), dormi 4 heures, gueule de bois, estomac vide… Ça devient difficile là !

Et alors que je suis en train de réclamer une pause, tout s’enchaine comme dans un rêve : un rayon de soleil vient frapper l’angle de la façade où nous nous trouvons, côté quais, au bord du 4 voies ; un quatrième larron arrive pour nous aider, un sac rempli des meilleures viennoiseries de la Croix-Rousse. Je m’assois sur la chaise à roulette que je viens de descendre et l’homme Ed ressort une table basse du camion pour y poser les gâteaux. Alors que je me jette sur les chaussons coing-abricot, je ressens comme un intense sentiment de poésie urbaine, au beau milieu de ce piquenique improvisé, à deux mètres de la voie rapide en furie. Ça dure le temps d’un fulgurant quart de seconde et puis s’en va.

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