Dans la marée humaine
Le 28 mars 2003, par gabzéta, Lyon
Il fait chaud, très chaud, au milieu de cette marée enfumée d’un bon millier de personnes. Les gens hurlent et sautent en l’air. Moi aussi, d’ailleurs.
En face de nous c’est Asian Dub Foundation en concert légèrement hystérique. Les tchatcheurs beuglent dans le micro, plus fort que le batteur qui tape comme un sourd ; du coup, le percussionniste passe inaperçu malgré ses coups de massue sur un tamtam géant qu’il tient en bandoulière. (Je parle pas du DJ qui rajoute des breakbeats, du bassiste qui rajoute des basses, ni du guitariste qui s’excite pas mal par moment).
Bref, une espèce de transe monte de la foule, une énergie complètement hypnotique. Un gars monte sur la scène et se jette comme un malade dans la marée humaine, qui le porte jusqu’au bout de la salle. Ah v’la qu’ils se mettent tous à faire ça !! Ya même des nanas !
Pour moi qui suis au milieu, ça devient vachement stratégique pour éviter ces slameurs comme on dit. C’est comme au jeu vidéo… Un à droite, deux à gauche… Attention ! celui-là change de direction !! Aie aie aie ! le voilà !! Vite, on tend les bras et on le pousse le plus loin possible… Au suivant !
J’ai l’air concentré comme ça, mais en fait ça ne loupe pas évidemment, je lève la tête pile au moment où un crétin de slameur passe au-dessus et je me mange une de ces baskets en pleine poire (et la jambe qui va avec).
Halala ! Moi qui croyais qu’un slameur c’était juste une personne qui récite des poèmes à capella dans un bar contre un verre de bière !