La foire de Lyon : « Tout y bon ! »
Le 5 avril 2003, par gabzéta, Lyon
Annoncé comme LE évènement du moment sur Lyon, on me propose d’aller y faire un tour. Alors je dis, « pourquoi pas ! » C’est gratuit…
Gratuit, gratuit… Enfin je veux dire, l’invitation qu’on me donne est gratuite, sinon c’est payant ! Heureusement pour eux qu’ils refourguent des invitations par milliers, parce que devoir payer pour entrer dans un magasin, même géant, à mon avis faut être un peu con.
Enfin, de toute façon mon portemonnaie est vide, c’est juste pour la ballade touristique, voir ce qu’ils nous proposent dans ch’te foireu… Vais-je pouvoir manger et boire à l’oeil tel le pique-assiette de base, comme une fois au Salon du Gout de Paris ?
Eh ben même pas !! Déjà : la moitié des stands sont occupés par des piscines de jardins, des jacuzzis en faux bois et des barbecues à trois étages ! Si t’es pas Homer Simpson, passe ton chemin en hurlant les yeux fermés !!
On traverse les stands de vêtements ethniques en 20 secondes… Ayant habité deux ans avec un spécialiste de la fringue du bout du monde, s’il y a une chose que j’ai bien comprise, c’est que c’est pas dans ce genre de salon qu’on fait une affaire !
On est en train d’essayer d’éviter tant bien que mal l’énorme section « outillage de jardin », parce que Mademoiselle O. ne veut pas croiser le client qui lui a refilé les invits… Et là on arrive devant un stand de canapés, super design. Personne ne nous regarde ? Allez, on teste… On s’assoit… Un peu comme-ci… Un peu comme ça… Et là, catastrophe ! le vendeur déboule avec le sourire du carnassier suppliant (ça donne un drôle de mélange). Il sait pertinemment qu’on ne va pas en acheter un seul de canapé, mais trop tard ! On est pris dans son filet et il nous passe toute sa leçon en revue. Il tient bien sept minutes (c’est long) à nous la secouer, à grand renfort de gestes et de mimiques convaincues, comme quoi « la tendance créa-teur de-sign aujourd’hui, c’est-le-VAUTRAGE : on s’assoie plus dans un canapé, on-se-vautre ! On retourne à l’Empire Romain ! D’ailleurs ! on peut même pas s’assoir normalement dans un canapé comme cela ! Blabla,blabla ».
Il semble mourir d’envie de nous montrer, tellement il en est convaincu, ou tellement il s’emmerde ce jour-là ! Bon, il ne nous propose pas… Il faut dire qu’on est loin d’avoir l’air passionnés : moi je fais un terrible effort pour donner l’impression d’avoir l’air d’écouter, tandis que Miss a visiblement l’esprit deux stands plus loin, pour ne pas dire dans une autre dimension…
On finit pas s’en décoller Sluuuurp et à s’enfuir vers les stands de nourriture.
Mais là, déception encore une fois : peut-être est-ce parce qu’on est en semaine et qu’il n’y a pas beaucoup de monde ? Ou alors ils ne sont vraiment pas bonhommes sans une liasse de billets secouée sous le nez ? Les radins ! Finalement, on se dit qu’on va se poser à un stand de vin, là sur un tonneau et se PAYER un petit verre, tout simplement. Mais le monsieur (négociant) en décide autrement. Il a passé une très bonne journée apparemment, du coup, on ne paye rien et il nous fait gouter toute sa production de côte de Beaune et d’Hospice truc pour-le-plaisir !
Voilà. On ressort en titubant légèrement dans le métro, avec le sourire béat de l’objectif atteint, la mission accomplie.