A la brigade des fiches
Le 7 mars 2003, par gabzéta, Lyon
Bienvenue à la Cité Administrative d’Etat de Lyon ! Toutes les déclarations d’impôts 2002 de la région passeront par ici à un moment ou un autre de ce mois… Alors, ça déconne pas, c’est du sérieux.
Moi, c’est mon troisième jour au service courrier du service des impôts. Il est 9h15, j’attends le moment avec impatience : ça va être l’heure de la grande transhumance des grattes-papiers ! Pendant 30 minutes, pas plus, les services peuvent venir déposer et prendre leur courrier. Après on ferme les volets des casiers, ya plus moyen, non mais ! l’heure c’est l’heure ! C’est vrai qu’ils ne sont pas très disciplinés…
AH ! Ils commencent à arriver par grappes de deux ou trois, avec leurs petits caddies, comme à Casino, ils sont trop beaux. Je les observe du coin de l’oeil de mon côté de la pièce, derrière le mur de casiers aux noms improbables : Recette principale, hypothèques, CDI, Brigade financière, brigade des fiches, Lyon pref, 1,2,3, gerland, vénissieux, arrivée/Départ…Il y en a 150 comme ça !
« Bonjour, en avance aujourd’hui ? »
« Euh, non ».
Ahah, certains ont raté une grande carrière de comique à la Chevalier & Laspalès… En plus ils y ressemblent, ils sont habillés pareils et ont la même moustache (femmes y compris, sauf celle qui vient de passer une semaine de vacances au solarium, elles est trop grillée ; et puis l’autre « Eh ! j’ai bossé ! eh ! j’ai essayé de coller les étiquettes recommandé dans le bon sens aujourd’hui ! »)
On dirait que c’est LA sortie, la distraction de la journée. Ca papote, ça s’entraide parfois, car ils ont du mal à se faire au nouveau système de classement. Ya les perdus qui trouvent pas le casier de la brigade des fiches (moi non plus, faut dire) ; les raleurs aussi, qui font grincer exprès leurs caddies, le raleur est d’ailleurs souvent maladroit. PLAF
« aba nooon ! », voila quand on fait pas attention, tout est mélangé par terreu, comment on va faire pour trier entre nous deux ! »
Et puis il y a le carrément gâteux qui passe de notre côté de la pièce et qui balance d’un air digne tout son courrier dans le sac qu’on est entrain d’affranchir… C’est pas tous les jours qu’il passe, mais quand ça arrive, c’est un grand moment de bonheur.
Post-Scriptum : Toute ressemblance avec des personnages réels employés dans une grande administration ne serait que pure coincidence totalement fortuite, voire pas de bol.